Coupes sanitaires et plantations en forêt domaniale de Montmorency
La forêt domaniale de Montmorency s’étend sur 1 970 hectares à 20 kilomètres au nord de Paris. Elle est essentiellement constituée de châtaigniers qui représentent 70% de ses peuplements. Elle est gérée par l’Office national des forêts. Touché par la maladie de l’encre qui affecte ses peuplements de châtaigniers, ce massif est classé en crise sanitaire par le ministère de l’Agriculture depuis 2018.
Depuis l’ONF a stoppé son plan de gestion courant (aménagement forestier) pour mobiliser l’ensemble de ses actions en faveur de la reconstitution de la forêt.
Cette reconstitution a débuté en 2018 et durera au moins six ans.
Aujourd'hui l’ONF prévoit des coupes sanitaires sur la parcelle 249 située sur les territoires de St Brice et Montmorency et sur les parcelles 29 et 82 situées sur le
territoire de Bouffémont.
Des coupes nécessaires pour assurer la sécurité des usagers et renouveler la forêt
En forêt de Montmorency, la plus fréquentée du Val d’Oise, la sécurité des usagers est la première préoccupation des forestiers. Les châtaigniers malades sont dangereux, leur chute peut provoquer des accidents aux personnes et aux biens.
Afin de reconstituer la forêt et d'assurer la sécurité de tous, l’ONF procède à des coupes de bois importantes provoquant des trouées dans la forêt, ce qui impacte le paysage forestier. Intervenir en une seule fois limite le tassement des sols. De plus, les forestiers préservent et conservent tous les arbres des autres essences quand la coupe ne met pas en péril leur développement.
À la suite de ces coupes l'Office programme des plantations d’essences résistantes au pathogène, adaptées au sol et au climat, pour assurer une forêt résiliente pour les générations futures.
Info chantier
Cette coupe sera réalisée par l’ONF en bois façonné l’ONF va prendre la responsabilité de l’organisation de l’exploitation permettant de mieux maîtriser la qualité des chantiers, le respect des calendriers et la remise en état des lieux.
Durant l’exploitation, le chantier est interdit au public.
Une remise en état de la forêt est toujours prévue en fin de chantier.
Date de début des travaux:
Fin août 2021 parcelle 249 ;
mi septembre parcelle 29
et mi octobre parcelle 82
Durée du chantier 6 mois (en fonction des conditions météorologiques)
Après cette coupe ?
Les parcelles 249 29 et 82 vont bénéficier d’une plantation l’hiver suivant 2021-2022 d’essences diverses, adaptées au sol et au climat et tolérantes au pathogène. Les forestiers prévoient la plantation d’arbres « en mélange » avec la plantations de chênes et de fruitiers forestiers afin de garantir la diversité des peuplements et leur résilience.
Avant la plantation, une opération de broyage de la végétation existante permettra de préparer le sol à la plantation. Les jeunes plants seront protégés de la dent des grands herbivores par des protections individuelles.
Où va le bois prélevé ?
Du fait de sa faible qualité, due à l’état sanitaire des peuplements, le bois issu de cette coupe sera valorisé bois énergie en bois de chauffage (bois bûches) en circuit court ou pour les plaquettes forestières pour alimenter les chaudières franciliennes.
En Ile de France, le bois énergie est valorisé à de 45 km en moyenne de la forêt où il est prélevé.
Les branchages de de 7 centimètres de diamètre sont laissés dans les parcelles afin de nourrir le sol forestier.
La maladie de l’encre, un fléau qui se développe en lien avec le changement climatique
Présente depuis des siècles dans le sol, la maladie de l'encre est due à un pathogène microscopique appelé Phytophtora qui se propage grâce à l’eau présente dans les sols et provoque des nécroses aux racines Cette maladie a fait des dégâts considérables dans la châtaigneraie française entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle.
Puis elle est restée "silencieuse" pour réapparaître dans les années 1990-2000 dans les régions soumises au climat atlantique.
On constate un développement de cette maladie en Ile de France ces dernières années, en raison de printemps humides qui ont engorgé les terrains favorisant la multiplication et le déplacement du pathogène dans le sol.
Cette maladie concerne toutes les châtaigneraies du nord ouest de la France.
Il n’y a pas de traitement pour lutter contre cette maladie.